3 commentaires

  1. Très bon article merci. Sur l’article 13 de la Charte (liberté académique notamment), je ne partage pas l’idée qu’il s’agisse pour le moment, aux yeux de la CJUE, d’un droit disposant d’un caractère impératif et inconditionne. Ce n’est pas ce qui me semble ressortir de l’arrêt du 6 octobre 2020 (aff C-66/18) concernant les entraves à l’activité de l’Université de Soros en Hongrie. En revanche, cette jurisprudence de la CJUE m’a semblé pourvoir être invoquée devant le CEDS, ce que j’ai fait, cf. https://www.coe.int/fr/web/european-social-charter/-/no-211-2022-syndicat-des-agreges-de-l-enseignement-superieur-sages-v-france et plus précisément https://rm.coe.int/cc211casedoc1-fr/1680a66749 ) Denis ROYNARD Président du SAGES

    • Merci pour votre retour.
      Je ne vois pas ce qui vous fait penser que l’affaire C-66/18 pourrait être interprétée comme signifiant que l’article 13 de la Charte serait dépourvu d’un caractère impératif et inconditionnel.
      Précisons également que cette affaire est une affaire en manquement opposant la Commission à la Hongrie et non une question préjudicielle posée par un juge national.
      Merci également pour la référence à la réclamation introduite devant le CEDS, intéressant.
      R. Tinière

  2. re Bonjour,
    Justement, il aura fallu tout le gros gâteau des autres violations du droit de l’UE pour que la commission ajoute la toute petite cerise, en comparaison, de la violation de la liberté académique. Par ailleurs, la CJUE dans cette affaire a dû avoir recours à la soft law de la recommandation de l’UNESCO de 1997 et à des recommandations et résolutions du Conseil de l »Europe qui, certes ont une formulation qui ne résume pas à des voeux pieux, mais qui ne sont, en droit, que de la soft law. J’approuve la CJUE de l’avoir fait, et du coup ça donne un caractère impératif à des dispositions de certaines de ces résolutions et recommandations, mais qui avait prédit que la CJUE en arriverait là, par la seule lecture de l’article 13 de la Charte ? Car l’article 13 est très concis sur ce point, minimal même, et il n’y a aucune explication associée. Depuis cet arrêt l’article 13 de la Charte a gagné en précision et en portée, mais ça semble être plus jurisprudentiel que textuel (même si encore une fois j’approuve sans réserve).
    plus qu’impératif et inconditionnel, il me semble que la CJUE a fondé ce qu’elle a dit pour droit sur la question sur l’inhérence, sur ce qui est inhérent à l’enseigneent supérieur. Mais il ya encore pas mal de chemin à faire, comme le remarque cet article https://www.leru.org/news/in-defence-of-freedom qui fait très justement observer et qui explique qu’aux eux de la Commission de l’UE la liberté académique concerne surtout voire seulement la recherche, pas l’enseignement supérieur, malgré l’arrêt de la CJUE relatif à l’affaire C-66/18. Ce qui fait apparaître comme encor plus inespéré ce que la CJUE a pu être amenée à dire pour droit par rapport à la liberté académique. Mais ce qui est dit (pour droit) est dit (pour droit ) !